CANTATE DU VENDREDI SAINT, Passionnément actuel !

  • CANTATE DU VENDREDI SAINT, Passionnément actuel !
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    picto_site_rouge Déroulement complet sur le site : paquesencadeau.fr

    INTÉRÊT

    Cette veillée s’inspire de la structure du choral, et propose par alternance choeurs, textes qui racontent la Passion, et prières pour aider le croyant à méditer la Passion du Christ. Elle utilise des mélodies de cantiques connus, dont les paroles ont été adaptées pour l’occasion. Elle est donc assez simple à mettre en oeuvre.

    À PRÉVOIR

    › Plusieurs lecteurs et lectrices pour les textes et les prières.
    › Une feuille de chant par personne, avec les paroles adaptées à cette célébration, ou le matériel de vidéo projection pour projeter les paroles, et éventuellement des partitions pour les participants.

    Remarque : Pour l’occasion, une chorale ad hoc pourrait se constituer pour répéter les chants avant la veillée.

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    1. GETHSÉMANÉ

    CANTIQUE
    Sur l’air de « Jérusalem est dans la nuit » (Alléluia 33/06)

    1 Jérusalem est dans la nuit
    Jésus dans la tristesse
    Seigneur, c’est toi qui le conduis
    vers l’heure qui le blesse
    Car ton fils seul est prosterné
    au jardin de Gethsémané
    Pour nous et par nous condamné
    Doit souffrir nos détresses

    2 Jésus te supplie à genoux
    l’horreur le jette à terre
    Tu veux qu’il goûte comme nous
    à cette coupe amère
    « Loin de moi, Père, loin de moi
    Ce péché qui fait mon effroi. »
    Mais il agit selon ton choix
    Reçu dans la prière

    3 Pierre Jacques et Jean sont dans la nuit car leur foi s’ensommeille
    Jésus les retrouve endormis, Il leur parle, les réveille :
    « Pourquoi ne priez vous donc pas, vous abandonnez le combat
    alors que sonne l’heure du Judas qui vient toucher sa paye ».

    NARRATION

    La nuit est sombre à Jérusalem.

    Un homme est seul dans un jardin… il mène le combat de la prière.

    Il a demandé à des amis de veiller avec lui mais il est seul… ses disciples se sont endormis.

    Pourtant il les avait prévenus : Veillez et priez pour ne pas tomber en tentation, mais le sommeil a été le plus fort.

    Sommeil de l’oubli et de l’indifférence, sommeil de nos lâchetés et de notre nonchalance.

    Pour le Christ la tentation est réelle, c’est cette petite voix qui lui propose de rentrer chez lui à Nazareth. Il trouvera facilement une femme pour

    fonder une famille, et il y a toujours du travail pour un bon charpentier.

    L’autre voie, c’est celle de l’obéissance… jusqu’au bout.

    Jésus a peur. Alors il prie : Seigneur, s’il est possible que cette coupe s’éloigne de moi.

    Au fond de lui il sait bien qu’un autre chemin l’attend, alors il demande le courage de l’acceptation : Toutefois Seigneur, que ce ne soit pas ma volonté qui soit faite, mais la tienne !

    Le combat est rude. Sa sueur se transforme en grumeaux de sang.

    Quand il se relève, tout est terminé. Déjà on entend la troupe qui s’approche. Le combat a été mené, maintenant il sait qu’il ira jusqu’au bout de sa vocation.

    PRIÈRE

    Seigneur, tes disciples n’ont pas été capables de veiller une heure avec toi. Pardonne nos abandons, nos reniements et nos trahisons.

    Nous te remettons nos tentations, tentation du conformisme, de la

    tiédeur, de l’habitude de ta grâce, et de l’oubli de ta parole.

    Accorde-nous de savoir veiller et prier pour rester debout dans les combats de la foi et de la fidélité à ton évangile.

    2. ARRESTATION

    CANTIQUE
    Sur l’air du psaume 42 (Alléluia 42)

    1 Comme Jésus leur parle encore
    arrive la troupe des soldats
    les religieux la cohorte
    avec à leur tête Judas.
    Il s’approche de son ami
    d’un baiser, il le trahit
    O mon Dieu, quelle coupe amère
    d’être vendu par son frère.

    2 C’est alors que Simon Pierre
    dans un geste désespéré
    au serviteur du grand-prêtre
    tranche l’oreille d’un coup d’épée :
    « Simon, ne me défends pas !
    tu te trompes de combat.
    Je dois boire cette coupe amère,
    c’est la volonté du Père. »

    3 Aux soldats qui le réclament Jésus parle simplement :
    « Vous pouvez ranger vos armes je ne suis pas un brigand.
    Pourquoi venez-vous la nuit, quand le monde s’obscurcit
    C’est l’heure de la coupe amère, La victoire des ténèbres. »

    NARRATION

    Pendant que Jésus prie, des hommes s’avancent dans l’obscurité.

    Jésus était de jour à Jérusalem, mais ces hommes préfèrent la nuit, l’heure du pouvoir des ténèbres.

    Ils ont à leur tête Judas, un des douze. Après avoir pris le dernier repas avec le maître, il est allé voir le grand prêtre pour vendre son renseignement.

    Dans la troupe un soldat, Malchus, porte une torche. Quand il arrive devant celui qu’il doit arrêter, il entend un sifflement ! Son instinct de soldat lui demande de s’écarter mais c’est trop tard, une douleur vivre brûle le côté de son visage. Son oreille a été emportée d’un coup d’épée.

    Il va pour se défendre mais Jésus s’interpose : Laissez faire, même ceci. Puis Jésus opère la dernière

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    guérison de l’Évangile, il soigne l’oreille du soldat. Ceux qui viennent pour le conduire à la mort sont encore l’objet de sa miséricorde. Jusque dans sa passion, Jésus a vécu l’Évangile du pardon et de la compassion.

    Si Judas est mort, c’est qu’il n’a pas entendu ce signe. Quand il est allé se pendre à un arbre, il n’a pas compris que c’est pour lui aussi que son maître a été accroché à un autre bois.

    PRIÈRE

    Lorsque nous rencontrons les ténèbres, accorde-nous de les affronter avec la seule arme que tu nous as laissée : la bienveillance, la patience et la paix.

    Nous te remettons nos épées que nous sommes si prompts à dégainer. Apprends-nous à les transformer en

    socs pour ensemencer le champ de notre monde avec les graines de la réconciliation, du pardon et de la paix.

    Que l’espérance et la foi soient plus grandes que nos peurs, nos rancunes et nos échecs !

    3. RENIEMENT DE PIERRE

    CANTIQUE
    Sur l’air du psaume 80 (Alléluia 80)

    1 Abandonné de tous ses frères,
    Jésus est devant le grand-prêtre.
    En se cachant Pierre l’a suivi,
    il est seul au coeur de la nuit.
    A l’heure de la peur et du froid,
    se profile l’ombre de la croix.

    2 Près d’un feu, Pierre retient ses larmes
    ses yeux brillent au reflet des flammes.
    Une servante s’approche et dit :
    « n’étais-tu pas auprès de lui,
    tu es sûrement l’un des siens
    ton accent est galiléen. »

    3 « Ma pauvre amie tu déraisonnes, je ne connais rien de cet homme »
    répond Simon dans l’embarras, reniant Jésus une troisième fois.
    A l’heure où le coq crie son chant, Il reste seul, s’en va pleurant.

    NARRATION

    Dans le livre de Job, un verset se demande : Qui a donné au coq l’intelligence ?

    Les commentaires se sont interrogés pour savoir qu’elle était l’intelligence du coq. Ils ont répondu deux choses : le coq est capable de distinguer le jour de la nuit, et le coq réveille les hommes.

    Distinguer le jour de la nuit, c’est connaître la différence entre l’obscurité et la lumière. Le coq nous invite à discerner entre le vrai et le faux, le bien et le mal, le droit et le tordu.

    Le coq réveille aussi. Il appelle à se lever, à quitter la nuit et les oeuvres des ténèbres pour vivre
    en vérité, dans la lumière.

    Lorsque Pierre entend le chant du coq, il réalise qu’il s’est laissé endormir. Il n’a pas veillé avec Jésus à Gethsémané, il est tombé dans la première tentation. A l’heure où la confession comportait un risque, il s’est tu, il a renié : Je ne connais pas cet homme.

    Que va faire Pierre, lui qui est dans la même situation que Judas ?

    Le coq qui annonce le commencement d’un nouveau jour, lui a peut-être rappelé le verset qui dit : Aujourd’hui je mets devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie.

    Judas s’est pendu, il a choisi la mort.

    Pierre s’est repenti, il a choisi la vie.

    PRIÈRE

    Aujourd’hui, le coq nous dit : « Je mets devant toi la vie et la mort, choisis la vie ! »

    Mais trop souvent, c’est la mort que nous préférons :

    Chaque fois que nous nous laissons aller à la résignation, c’est la mort que nous choisissons.

    Chaque fois que nous nous enfermons dans nos trahisons, c’est la mort que nous choisissons.

    Chaque fois que nous oublions ton pardon, c’est la mort que nous choisissons.

    Donne-nous de choisir ta vie contre toutes les oeuvres de mort qui habitent notre monde !

    4. DEVANT LE SANHÉDRIN

    CANTIQUE
    Sur l’air de « Après la longue attente » (Alléluia 31/04)

    1 Les anciens se rassemblent
    pour écouter Jésus.
    Le sanhédrin demande :
    « Dis-nous qui donc es-tu ?
    Si tu es le Messie
    tu es notre espérance,
    pourquoi un tel silence,
    pourquoi un tel mépris ? »

    2 Ils écoutent les histoires
    de quelques faux témoins
    elles sont contradictoires,
    et donc ne prouvent rien.
    « On l’a vu proclamer :
    je peux détruire le temple,
    pour rebâtir un peuple
    en moins de trois journées. »

    3 Le grand prêtre questionne :
    « Dis-nous droit dans les yeux,
    es-tu le fils de l’homme
    es-tu le fils de Dieu ? »
    Répondant : « tu l’as dit ! »
    le prisonnier blasphème,
    il entre en son baptême,
    pour nous il est maudit.

    4 L’assemblée scélérate
    réclame la peine de mort,
    le conduit à Pilate
    en l’accablant de torts.
    Ils lui bandent les yeux,
    et lui crachent au visage
    pour accabler d’outrages
    Jésus, le fils de Dieu.

    NARRATION

    À l’époque de Jésus, le Temple de Jérusalem est une bâtisse imposante, monumentale.

    C’est un centre religieux, mais aussi économique, un lieu de pouvoir.

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    L’Évangile s’écrit en opposition au temple. Il parle d’un autre lieu pour trouver Dieu : le désert, le coeur de l’homme, le regard d’un prochain.

    La grande nouvelle de l’Évangile, c’est que Dieu n’habite pas dans un temple fait de mains d’hommes, il réside au milieu de son peuple.

    À nous qui avons tendance à enfermer Dieu dans certains lieux compartimentés de notre histoire, l’Évangile nous apprend que nous

    sommes son temple. Dieu est avec nous quand nous sommes dans notre maison et quand nous partons en voyage, quand nous levons et quand nous nous couchons.

    Contre toutes les tentatives des religieux de vouloir enfermer Dieu, cette nouvelle est grande, immense.

    À cause d’elle, aujourd’hui, Jésus est mis à mort.

    Grâce à elle, aujourd’hui, nous pouvons vivre.

    PRIÈRE

    Le Temple où tu habites, aujourd’hui c’est nous.

    Accorde-nous d’être conscients de cette responsabilité que c’est en nous et par nous que tu habites notre monde.

    Pour ceux qui te donnent un visage en vivant de ton amour, Loué sois-tu !

    Pour ceux qui te donnent des mains, en faisant le bien autour d’eux, loué sois-tu !

    Pour ceux qui te donnent une bouche, en prononçant des paroles de bonté, loué sois-tu !

    Pour ceux qui te donnent des yeux, en admirant chaque semence d’amour dans le monde, loué sois-tu !

    Pour tous ceux qui te révèlent simplement par ce qu’ils sont, loué sois-tu !

    5. DEVANT PILATE

    CANTIQUE
    Sur l’air de « Peuple de Dieu » (Arc-en-ciel n° 306) ou voir cantiques.fr

    1 Pilate interroge les anciens :
    « Que vous a fait cet homme ? »
    « Il est l’ennemi des Romains
    Il prépare un royaume.
    Si tu refuses de condamner
    tu encourages sa royauté
    tu n’es pas l’ami de Rome. »

    2 Pilate se tourne vers Jésus :
    «Que peux-tu leur répondre?
    Pourquoi es-tu donc détenu,
    préparais-tu cette fronde ? »
    Jésus répond : « en vérité
    si tu savais ma royauté,
    elle n’est pas de ce monde.

    3 Contre toi j’aurais rassemblé
    des hommes en multitude
    mais je suis venu délivrer
    d’une autre servitude. »
    Pilate demande impressionné :
    « Dis-moi ce qu’est la vérité
    d’où vient ta certitude ? »

    NARRATION

    La question de la vérité nous dérange car savons bien qu’une réponse trop précise risque de nous conduire loin, plus loin… trop loin.

    Alors nous enfermons cette question au fond de notre poche. Nous posons notre mouchoir dessus et nous nous laissons gagner par l’habitude, par la vie qui passe, par la succession des jours et des nuits, des travaux et des loisirs.

    Mais on n’est pas à Jérusalem impunément. Il est des lieux où la question de la vérité ne peut plus être cachée.

    Pilate interroge Jésus mais celui‑ci refuse de se défendre. Le chef romain est impressionné par sa dignité. Alors Pilate lui pose la grande question : Qu’est-ce que la vérité ?

    Jésus se tait mais l’évangile parle : c’est cet homme qui est la vérité, le chemin et la vie.

    Aujourd’hui la vérité est humiliée, abandonnée de tous, méprisée.

    Elle est mise à mort.

    PRIÈRE

    Seigneur, nous voulons confesser que parfois nous marchons dans l’obscurité.

    C’est pourquoi nous voulons te remettre ces coins sombres de notre vie qui n’ont pas été visités par ta lumière.

    Ces écrans que nous mettons entre notre passé et ton pardon, entre nos peurs et ta croix, entre notre avenir et ton espérance.

    Nous te remettons notre orgueil, à moins que ce ne soit nos craintes, qui nous cachent ta lumière et nous empêchent de vivre la vérité.

    Seigneur, nous nous confions en toi, tu es une lampe sur notre chemin.

    6. JÉSUS OU BARRABAS1

    CANTIQUE
    Sur l’air de « Oh ! Quel éclat sur nos matins » (Alléluia 32/14)

    1 Pilate dit aux accusateurs :
    « Ce n’est pas un agitateur
    je sais son innocence.
    Je vais lui rendre la liberté
    après l’avoir fait flageller
    pour réduire sa puissance. »
    Pourtant, Seigneur
    la violence, la souffrance,
    surabondent
    tu es livré pour le monde.

    2 À Pâque selon la tradition
    on peut demander le pardon
    d’un prisonnier de Rome.
    Infiltrée par le Sanhédrin
    la foule libère un assassin
    au lieu du Fils de l’homme.
    Sur toi, Seigneur
    la violence, la souffrance,
    se déchaînent
    tu es vaincu par la haine.

    3 Pilate essaye encore une fois
    d’éloigner Jésus de la croix
    il propose un dialogue.
    Mais la foule veut la mort du fils
    elle refuse d’épargner le Christ,
    La haine est comme une drogue.
    Pour toi, Seigneur
    la violence, la souffrance,
    le supplice
    dans un dernier sacrifice.

    4 Les soldats ôtent son vêtement
    le coiffent d’une couronne
    de piquants
    pour railler son Royaume.
    Battu et couvert de crachats
    il est exhibé comme un roi.
    Pilate dit : « Voici l’homme. »
    Sur toi, Seigneur
    la violence, la souffrance, en
    couronne
    tu t’es donné pour les hommes.

    1. D’après une méditation d’Alain Houziaux diffusée sur France Culture.

    NARRATION

    Barabbas a exactement le même nom que Jésus de Nazareth.

    Son nom complet est Jésus Barrabas, et Bar-abba signifie fils du Père.

    Jésus Barrabas, c’est Jésus fils du père, le même nom que Jésus de Nazareth qui est fils de Dieu, fils du père.

    Cette coïncidence est troublante.

    Barrabas était un agitateur politique. C’est lui qui aurait dû être crucifié pour rébellion et non pas Jésus de Nazareth.

    C’est Jésus de Nazareth qui aurait dû être libéré et non pas Barrabas.

    Jésus meurt à la place de Barrabas, en portant le même nom que lui. Il meurt pour Barrabas.

    Cette substitution nous permet de comprendre ce que signifie

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    l’expression : Jésus est mort pour nous, à notre place.

    Jésus de Nazareth est mort en portant le nom de Jésus Barrabas, et Jésus Barrabas a été libéré en s’appelant Jésus fils du père.

    Jésus de Nazareth meurt en portant le nom de tous les hommes… pour que les hommes vivent désormais en sachant qu’ils sont tous fils du père.

    PRIÈRE

    Quand Judas a trahi, je pouvais dire : C’est Judas, ce n’est pas moi.

    Quand Pierre a renié, je pouvais dire : C’est Pierre, ce n’est pas moi.

    Mais quand la foule crie : Crucifie-le ! Je ne peux plus dire : Ce n’est pas moi.

    Tu es crucifié par nos indifférences, nos lâchetés, nos silences.

    Tu es crucifié chaque fois que nous préférons nous fondre dans l’anonymat de la foule, toutes les fois où nous nous réfugions derrière la loi du plus grand nombre.

    Mais devant ta croix, nous ne sommes plus une foule. Nous sommes des hommes et des femmes qui ont tous un nom unique, le nom de notre baptême.

    Et quel que soit notre nom, aujourd’hui tu nous appelles : enfant de Dieu, bien-aimé du père.

    À la croix tu ensevelis nos reniements et nos trahisons dans ta miséricorde et ton pardon pour nous donner ce nouveau nom.

    7. LA CONDAMNATION

    CANTIQUE
    Sur l’air de « Seigneur reçoit, Seigneur pardonne » (Alléluia 43/04)

    1 Devant la foule et sa violence
    Pilate a peur, Pilate a froid.
    Puisque Jésus garde le silence
    il ne lui reste que la croix
    Pourquoi la haine, pourquoi le bois ?
    Pourquoi Seigneur, pour toi la croix ?

    2 Livrant Jésus à la torture
    Pilate renonce, s’en lave les mains
    la croix sera la signature
    de l’abandon du chef romain
    Pourquoi la haine, pourquoi le bois ?
    Pourquoi Seigneur, souffrir la croix ?

    3 Avec les coups pour seul salaire, Jésus est remis aux soldats.
    Il prend le chemin du calvaire, et doit gravir le Golgotha.
    Pourquoi la haine, pourquoi le bois ? Pourquoi Seigneur, porter la croix ?

    NARRATION

    Pilate ne veut pas crucifier Jésus, il n’a jamais cru à sa culpabilité.

    À cinq reprises il essaye de repousser la décision qu’on lui réclame, mais Jésus lui est toujours retourné avec la même demande : Crucifie-le !

    L’alternative est claire : ou il agit selon sa conscience, ou il adopte la solution qui lui causera le moins d’ennuis.

    Nous connaissons sa décision. Après avoir prononcé la condamnation du fils il s’est lavé les mains.

    Jésus avait lavé les pieds de ses disciples en signe d’humilité pour leur apprendre à être serviteurs les uns des autres.

    Pilate s’est lavé les mains en signe de lâcheté pour essayer de se convaincre qu’il n’était pas responsable de l’injustice qu’il venait de commettre.

    La faute de Pilate n’est pas d’avoir condamné Jésus, elle est d’avoir donné plus de poids à la pression des religieux qu’à sa conscience, elle est de s’être lavé les mains, elle est d’avoir acheté sa tranquillité au prix d’une injustice.

    PRIÈRE

    Les deux grands mots de la liberté sont oui et non. Le oui joyeux et résolu que nous voulons prononcer sur le Dieu de la vie.

    Et en même temps le non ferme et résolu à tout ce qui abîme et détruit. Pilate s’est trompé de oui et de non. Il a dit oui aux religieux quand il fallait

    dire non, il a dit non à la voix de sa conscience quand il fallait dire oui.

    Seigneur accorde-nous de ne pas nous tromper de oui et de non.

    Enracine-nous dans ta parole qui est le oui de ton amour.

    Enracine-nous dans ton espérance qui est le non à toute forme de violence et d’indifférence.

    Accorde-nous le courage de la liberté, le courage du choix, le courage de se tenir droit devant toi et devant nos frères les hommes.

    8. LA CRUCIFIXION2 : 610

    CANTIQUE
    Sur l’air de « O Jésus mon frère » (Alléluia 45/06)

    1 O Jésus mon frère,
    sur toi la colère
    la crucifixion.
    À ton heure dernière
    tu demandes au Père
    encore le pardon.
    « Aux soldats la guérison »
    c’est ton ultime prière
    à l’heure du calvaire.

    2 Quand la foule exulte
    un brigand t’insulte :
    « Que fais-tu en croix ? »
    Son voisin l’arrête
    et vers toi s’inquiète :
    « Souviens-toi de moi ! »
    Tu l’accueilles comme un roi
    en toi la miséricorde
    tel un flot déborde.

    3 À l’heure des ténèbres
    tu lances à ton père,
    une invocation :
    « Pourquoi la souffrance,
    le mal la violence
    pourquoi l’abandon ? »
    En réponse à ta question,
    la solitude et l’absence
    la voix du silence.

    4 Selon l’Écriture
    tu vis la brûlure,
    la soif te détruit.
    Mais dans la prière,
    dans les mains du Père
    tu mets ton esprit.
    Ce sera ton dernier cri
    avant de quitter le monde
    pour l’enfer des ombres.

    5 À l’heure du martyre
    le voile se déchire
    dans le saint des saints.
    Partout la terre tremble
    les rochers se fendent
    brisent le destin.
    Désormais tous les humains
    malgré la mort pourront croire
    au Dieu de victoire.

    2. D’après Alain Arnoux, Passages, Réveil Publications p. 20-22

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    NARRATION

    Pourquoi cette mort est-elle plus importante que la mort de tant d’autres innocents ?

    Pourquoi cette souffrance a plus de valeur que la souffrance de tant d’autres, cloués sur un lit, le dos ravagé d’escarres, torturés au fond d’une cave, humiliés de mendier leur pain transpercés par la faute et l’échec, déchirés par le deuil et la solitude…

    En quoi cette souffrance et cette mort sont-elles différentes de toutes les souffrances et de toutes les morts ?

    Peut-être nous suffit-il de croire que, si cet homme était vraiment fils de Dieu, il a souffert et il est mort pour aller rejoindre, au fond de leur enfer tous ceux qui souffrent d’une souffrance quotidienne, banale, et pourtant toujours unique.

    Si cet homme est vraiment fils de Dieu, il a souffert et il est mort pour nous rejoindre au fond de nos ténèbres, nous prendre par la main et nous tirer vers sa vie.

    PRIÈRE

    Seigneur notre Dieu, nous remettons à ta compassion et à ton amour tous ceux qui souffrent dans leur corps ou dans leur esprit. Nous te remettons nos frères et nos amis qui sont aujourd’hui dans l’épreuve.

    Viens guérir notre monde de toutes les erreurs, écarter la famine, ouvrir les prisons iniques, briser les liens injustes, protéger les voyageurs, soulager et guérir les malades.

    Nous remettons à ta sagesse et à ton amour les chefs des peuples afin qu’ils recherchent la justice et la paix.

    Nous remettons à ton inspiration et à ton amour les artistes et les savants afin qu’ils cherchent le vrai secret et qu’ils disent le vrai désir de ta création.

    Nous te prions pour tous les peuples de l’Islam et en particulier pour les croyants musulmans avec lesquels nous vivons. Accorde-leur la grâce de te reconnaître.

    Affermis notre foi et augmente notre charité afin que nous ne soyons pas des obstacles qui défigurent ton vrai visage.

    Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, nous te prions pour le peuple d’Israël par qui nous est venu le salut. Dissipe les ressentiments et les haines. Hâte le jour où nous serons tous illuminés et où nous nous rencontrerons aux pieds de celui qui seul pardonne et sauve.

    Nous remettons à ta fidélité et à ton amour ton Église. Nous te prions particulièrement pour les pays où

    elle subit la persécution, mais nous te prions aussi pour ton Église, là où elle subit la tentation du pouvoir. Partout, donne-lui courage et fidélité, accorde-lui la paix et l’unité.

    Nous prions en particulier pour notre Église, ses pasteurs et ses ministres, ses enfants et ses catéchumènes, ses jeunes et ses anciens. Accorde-nous foi, amour et espérance. Garde-nous dans la fidélité. Donne-nous audace et imagination pour être témoins de ta croix… et de ta résurrection, toi qui nous a appris à te dire : NOTRE PÈRE…

    9.O JÉSUS, TA CROIX DOMINE

    CANTIQUE
    Sur l’air de «O Jésus ta croix domine » (Alléluia 33/21)

    BÉNÉDICTION

    Ne crains pas te dit le Seigneur. Je suis le premier et le dernier. J’étais mort et voici je suis vivant aux siècles des siècles.

    Je tiens les clés de la mort et du séjour des morts.

    La grâce et la paix vous sont données de la part de celui qui est, qui était et qui vient, Jésus Christ, le témoin fidèle, le premier-né des morts, le prince des rois de la terre.

    Cantate proposée par le pasteur Antoine Nouis, alors à la paroisse de Passy (75).

    MÉDITATION DU VENDREDI SAINT

    Une méditation du vendredi saint articulée autour de choeurs parlés et de mélodies, proposée par le pasteur Béatrice Cléro‑Mazire est également disponible sur le site paquesencadeau.fr